UTAH BEACH
SAINT MARTIN de VARREVILLE
1er août 1944
Débarquement en Normandie
L’ARRIVÉE EN FRANCE DE LA DEUXIÈME D.B.
(Par un correspondant de guerre allié)
La traversée de la Manche s’était effectuée sans incident. Maintenant l’immense convoi était à l’ancre. La soirée était douce.
Dans le ciel, les ballons de barrage se balançaient.
Quelque part très haut dans les nuages, des avions allemands volaient, invisibles, détectés seulement par la D.C.A.
Une heure s’écoula, puis les bateaux de débarquement s’avancèrent vers la côte, où ils devaient attendre le reflux de la marée qui les laisserait à sec sur la plage.
Les heures de la nuit passèrent.
Peu à peu, sans hâte, les longues lignes blanches des ondes se retirèrent, découvrant les prairies stériles et humides de sable.
La lune descendit sur la Normandie et la brume commença à voiler les dunes.
Enfin les fonds plats des lourds bateaux touchèrent terre. On entendit un bruit de chaînes et les hauts vantaux s’ouvrirent.
Les moteurs des chars se mirent à gronder et les chenilles grincèrent.
Tout le long de la plage vide, les monstres d’acier commencèrent à descendre les rampes en frémissant et à cahoter sur le sable.
C’était le 1er août 1944. Il était 3 heures du matin.
Au loin à l’intérieur des terres, un obus à étoile éclata et illumina le ciel.
Une division entière française, la première à débarquer sur le sol français depuis le terrible été de 1940, était de retour.
1er aout 1944 : l’impatience de débarquer
Extrait du livre « Ardeur et réflexion » du Lieutenant Jacques Salbaing, V/RMT
A l ‘aube nous arrivions en vue des côtes de France. Tout le monde était sur le pont, afin de ne rien manquer de ces moments qui, nous le savions, allaient être historiques pour chacun de nous, par les sentiments qu’ils nous inspiraient. Tout était oublié .Nous nous contentions d’admirer ce décor majestueux. Le spectacle était grandiose. L’horizon était barré, à perte de vue, à gauche comme à droite, par d’innombrables ballons-saucisses attachés au sol, mais d’où pendaient des câbles, de manière à constituer un gigantesque filet dans lequel se serait emprisonné tout avion ennemi essayant d’attaquer ; Des centaines de bateaux étaient paisiblement ancrés.
Nous devions apprendre quelque temps après que nous étions devant Utah Beach, face au hameau de Saint Germain de Varreville.
Dès que le bateau eût jeté l’ancre et se fût immobilisé, nous nous préparâmes en toute candeur à toucher le sol de France.
Mais la journée fut d’un calme absolu, tandis que l’équipage nous disait qu’il fallait attendre quelquefois plusieurs jours avant de recevoir l’ordre de débarquement.
Les premiers bateaux d’un long convoi parti d’Angleterre la veille touchent la terre de France sur la plage d’UTAH-BEACH devant les villages de Saint Martin et Saint Germain de Varreville.
Les troupes et les véhicules mettront deux ou trois jours pour débarquer et se rassembler autour de Vesly.
Ordre du jour du Colonel de Langlade, Cdt le GTL
« La Division Leclerc, synthèse de tous les fils de France, est le symbole de leur union scellée dans la haine de l’Allemand et dans l’amour de la liberté.
Elle est l’Armée française.
Masculins, cavaliers, artilleurs, sapeurs, chasseurs des escadrons de réparation, médecins et infirmiers, télégraphistes, soldats des services du groupement que j’ai l’immense fierté de
commander, vous avez la haute mission d’orienter notre Nation vers son Destin.
Vos gestes dans la bataille, votre esprit de sacrifice, votre fière discipline dans la vie journalière, votre foi dans l’avenir d’une France grande et libre, pèseront d’un poids majeur sur le réveil d’une population opprimée avide de se retrouver en vous.
Le général de Gaulle à qui vous devez aujourd’hui l’émouvante, l’inoubliable fierté de fouler votre sol en Hommes Libres, les armes à la main, vous a choisis pour cette redoutable mission.
Prenez hautement conscience de cette honneur et demeurez dignes de lui.
« Vive la France »
Colonel de LANGLADE .
2e DB - Saint-Martin-de-Varreville - 1er août 1944 - vidéo 6' 17 (muet)
Dès le 6 août, toutes les unités se mettent en route vers le Sud et dépassent Avranches.
Le 7 août, le GTL envoie des reconnaissances vers Mortain que les Allemands ont repris.
Le 8 août, le Colonel Billotte prend le Commandement du GTV.
Vers 23h30, le GTD et le GTV sont la cible d’avions ennemis à coté de Saint James (20 morts et plus de 200 blessés).