GROUPE ROCHAMBEAU
Le Groupe Rochambeau est né grâce à la volonté d’une américaine, Madame Florence Conrad, âgée de 58 ans en 1944.
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate en 1914, elle habite à Paris et décide de s’engager comme infirmière.
Dès l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale, elle s’engage de nouveau et publiera en 1942 Camarades de Combat qui retrace son aventure extraordinaire.
C’est ainsi qu’en 1943, à New York, elle décide, grâce à l’aide de nombreuses femmes américaines de collecter de l’argent afin d’acheter 19 ambulances Dodge WC54. Elle décide d’appeler le groupe qu’elle a fondé “Groupe Rochambeau”. En effet, Jean-Baptiste Donatien de Vimeur, Comte de Rochambeau est un personnage cher aux Américains. Cet officier français s’est brillament illustré lors de la Guerre d’Indépendance des Etats-Unis.
A New-York , elle recrute 14 jeunes volontaires Françaises désireuses de participer à la libération de l’Europe et de la France- comme Jacqueline dite ” Jacquotte” Fournier. Suzanne Torrès (née Rosambert puis épouse Massu) qui l’épaulera dès le début de la campagne avant de reprendre le flambeau à Paris. Son nom de famille lui vaudra d’ailleurs le surnom de « Toto » ! Les futures ambulancières et leurs véhicules stationnent au camp américain Patrick-Henry (en Virginie) avant le grand départ.
Elles embarquent sur le bateau « Le Pasteur » pour l’Afrique du Nord (et plus précisément à Casablanca). Cependant personne n’attend ces quelques femmes à l’arrivée. Le Commandant Florence Conrad sait, à l’époque, qu’un certain Général Leclerc est en train de créer une Division Blindée Française. Elle part donc à Alger où elle rencontre le général Koening. La tenacité de cette américaine est alors récompensé et le Groupe Rochambeau reçoit l’accord du Général Leclerc. Elle propose 19 ambulances neuves ainsi que de jeunes volontaires féminines. Toutefois, le Général n’est pas tout à fait de cette avis, il veut bien les ambulances mais pas les jeunes filles de 20 ans ! Devant l’insistance de Mme Conrad et ne voulant pas laisser échapper ces 19 véhicules, il accepte mais uniquement jusqu’à Paris. Sur place, Florence Conrad engage d’autres jeunes femmes qui seront appelées « Les Marocaines » comme Mme Rosette Peschaud…
(Source : Les Filles de la DB / www.marinettes-et-rochambelles.com )
Raymonde JEANMOUGIN
À 92 ans, Raymonde Jeanmougin est restée fidèle au serment qu’elle a fait en 1942, quand elle a bravé toutes les difficultés pour rejoindre « l’armée Leclerc » au Maroc. Rochambelle, elle faisait partie de la 2 e DB.
Partie de Troyes où elle avait entendu l’appel à la résistance du généralde Gaulle, elle s’engage volontairement et devient Rochambelle.
Elle suivra l’avancée de la 2 e division blindée tout au long de l’opération Overlord de libération de l’Europe.
Elle ramassait les blessés dans le Dodge WC 54 « Passy Bourse » aménagé en ambulance qu’elle partageait avec « Toto », le commandant Suzanne Torrès, pour les évacuer vers les hôpitaux de campagne, à l’arrière. « Sous la mitraille, il fallait parfois assurer les premiers soins. Des soldats sont morts dans nos bras… »
Marraine d’une rose
Soixante-dix ans plus tard, elle assure encore de nombreuses permanences au bureau des Anciens de la 2 e DB, au-dessus de la gare Montparnasse, à Paris. Paris, où elle et
ses compagnons de combat furent accueillis par « une foule en liesse » à la fin du mois d’août 1944.
Raymonde a toujours préféré vivre dans la discrétion, laissant ses amies
de l’unité Rochambeau témoigner ou écrire leurs mémoires quand, elle, se contentait des réunions en petit comité, dans la grande famille que forment les vétérans de la 2 e DB.
Mais les années passent et ses coéquipières les plus bavardes (« Ça m’arrangeait bien ! ») ne sont plus là… Alors elle forcera sa nature, aujourd’hui en marge de la course à
pied qui leur rend hommage à Caen, et sera là pour devenir la marraine d’une nouvelle variété de rose.
Gardienne de la mémoire, elle découvrira la stèle « Rose Rochambelle » installée il y a un an…
(Extrait de OUEST-FRANCE 14-15 juin 2014)