Prix Maréchal LECLERC & Prix de la Fondation Maréchal LECLERC
2022
Prix Maréchal Leclerc de Hauteclocque au CDEC
Comme chaque année en cette période pré-estivale, la Fondation maréchal Leclerc de Hauteclocque attribue trois prix aux stagiaires du centre de doctrine et d’enseignement du commandement (CDEC). En concertation étroite avec l’encadrement du CDEC, un jury paritaire de 10 membres se réunit pour désigner les auteurs d’articles jugés les plus pertinents et innovants dans les idées développées et les plus audacieux dans l’art du commandement opérationnel.
Le jury, réuni le 28 juin 2022, a pu constater que la cuvée 2022 est un très bon cru par la qualité des articles présentés.
La cérémonie de remise des prix s’est déroulée le 5 juillet, à l’amphi Louis de l’école militaire, devant toute la promotion de l’école Supérieure de Guerre terre, en présence du général Chivre, directeur du CDEC, de son encadrement et de quatre membres du jury de la FMLH.
L’attribution des prix a été la suivante :
Le « Prix Maréchal Leclerc de Hauteclocque » au lieutenant-colonel Nicolas de Labarthe pour son article, « Le siège au XXIe siècle » (*)
Le « Prix Fondation Maréchal Leclerc de Hauteclocque » au chef d’escadrons Pierre Neron-Bancel pour son article,
« Quels enseignements de la guerre de Sécession pour renouer avec la perspective de la guerre lacunaire ? ». (**)
Le « Prix Fondation Maréchal Leclerc de Hauteclocque attribué à un militaire allié » au major Luke Shaw de l’armée britannique, pour son article,
« La force qui ne peut pas faire le combat de nuit perdra la guerre ». (***)
(de g. à d.) généraux Chivre, Hautecloque-Raysz, Michel, les lauréats de Labarthe, Néron-Bancel et Luke Shaw, Rousset et de Francqueville
(*) Les villes, sièges de la puissance d’un pays, seront les lieux majeurs des batailles futures. Leur complexité et la supériorité qu’elles offrent aux forces qui la défendent, en font des objectifs difficiles à conquérir, nécessitant une phase de préparation avant l’assaut terrestre. La réappropriation du siège doit permettre aux armées de modeler d’objectif urbain afin de faciliter l’engagement des troupes en son sein. Il faut faire renaître Vauban dans les doctrines françaises en s’appuyant sur les connaissances passées, et en les adaptant aux exigences modernes. Cette analyse des impératifs de la guerre urbaine nouvelle vise à dessiner les grandes lignes du siège au XXIe siècle.
(**) Alors que les perspectives de la guerre future penchent pour un retour de la lacunarité de l’espace de manœuvre face à un adversaire à parité et symétrique, la guerre de Sécession offre une vue saisissante de ce qu’impose la non-linarité et la dilution des corps de bataille dans un espace qui ne peut être totalement maitrisé. Cette analyse historique plaide pour un retour en grâce de la manœuvre, seule à même de garantir la bascule de la dilution à la concentration des efforts sans sacrifier la sûreté du dispositif. La mobilité couplée à la recherche de la surprise doit viser à préserver la force de l’incertitude générée par la lacunarité tout en entretenant cette même incertitude chez l’adversaire.
(***) La nuit offre l’ombre, la dissimulation et la capacité d’exploiter la surprise comme principe central. Dans tout conflit futur avec un adversaire à parité, nous devons nous attendre à faire face à une force adverse ayant une capacité égale à opérer de nuit. Cet article abordera comme sujets la psychologie des hommes, des leçons historiques, le rôle de la technologie dans la guerre et le leitmotiv « Train as we fight » afin de vous convaincre que la force inadaptée au combat de nuit perdra la guerre